HISTOIRE D'ANNET

Soumis par michel le lun 22/05/2023 - 15:31

Annet est un village auquel vous êtes attaché et vous souhaitez pouvoir connaitre son histoire : La voici

Extrait du site de la Mairie

 

Selon l’almanach de Seine-et-Marne de 1862, Annet, Anethum (1096), Agnetum (1239), Annetum (1363) était autrefois de la province de l’Ile-de-France, France proprement dite, baillage, élection et coutume de Meaux, diocèse de Meaux, archidiaconé de France et doyenné de Claye-Souilly (voir également le lien suivant: Histoire des villages de l’ancien canton de Claye).

Le nom de la commune viendrait du gaulois «Ana» désignant la déesse mère des marais aux temps préhistoriques, suivi du suffixe «Ittum».

Le village a une origine très ancienne puisque la préhistoire a laissé quelques traces ; des pierres taillées ont été retrouvées dans les champs, à l’exemple de la hache de silex exposée au musée de Lagny.

La population en 1773 était de 140 feux ou 500 communiants, en 1828, 881 habitants, en 1856, 935. Le patron de la paroisse est Saint-Germain, Évêque d’Auxerre.

Sous le règne de Saint-Louis, il est question d’une léproserie à Annet: Anseau de CUISY, chevalier, se disposant à partir pour la Terre-Sainte légua à cet établissement la somme de cinq sous, comme on le voit dans une charte de Pierre son frère, alors évêque à Meaux.

L’almanach de Meaux de 1773, parle du port d’Annet comme servant à décharger une grande quantité de fer, que les rouliers de Picardie transportaient de là à Beauvais. Est-ce le même port qui aux XIXe et XXe siècles redonna à Annet une nouvelle prospérité industrielle pour le convoyage du gypse extrait en abondance sur le territoire communal, et acheminé après cuisson et broyage par une flotte de 10 bateaux en fer et un remorqueur de 120 chevaux ?

Outre la seigneurie principale, il y avait à Annet plusieurs fiefs, celui de DAUROY, près de l’église, celui de CHAMBRY, celui de SANOIS, et on voit encore de nos jours le château d’ETRY, maison importante qui a été habitée autrefois par le Vicomte et la Vicomtesse de LERY, fille du Maréchal KELLERMAN, Duc de VALMY, lequel avait acquis pour cinq millions de francs de biens nationaux dont le fief de MONCEL. Général des armées napoléoniennes, Baron d’Empire et Vicomte de la Restauration, François-Joseph CHAUSSEGROS de LERY, né à Québec, acheta le château d’ETRY en 1809 avec ses terres et dépendances. Il fut maire d’Annet de 1821 jusqu’à sa mort en 1824.

ANNET, c’est ce village Seine et Marnais, traversé par la MARNE, à la confluence des Pays de FRANCE (ou Vieille FRANCE) et de la BRIE, fait de paysages variés : Vallées de la MARNE et de la BEUVRONNE, plaines agricoles céréalières ou betteravières et coteaux boisés (Massif des VALLIERES, Bois SAINT MARTIN).

Autrefois, essentiellement rural avec des exploitations agricoles productives et des corps de fermes remarquables, ANNET a connu aux 19ème et 20ème siècles, des activités qui ont contribué à l’essor de toute une région :
– L’exploitation du Gypse, transformé sur place en plâtre (Plâtrières du CLOS-LE-ROY, des VALLIERES et du GYPSE), ensuite acheminé par bateaux à partir du Port d’ANNET,
– Dans une période plus récente, l’exploitation des sables et graviers alluvionnaires de la vallée de la MARNE.

Si l’exploitation du gypse n’a laissé – compte tenu des techniques de l’époque, et de l’absence de législation imposant une remise en état convenable des sites – que des territoires truffés de kilomètres d’anciennes galeries instables, et donc dangereux, l’exploitation des alluvions de la boucle de la MARNE a laissé subsister un espace d’intérêt Régional : celui de la Base de Plein et Air et de Loisirs de JABLINES – ANNET, ouvert aux sports nautiques, à l’équitation et la découverte de la Nature, inscrite comme Zone de Protection Spéciale des Oiseaux Sauvages au titre de la Directive Européenne Natura 2000.

Encore peu équipé à la fin des sixties, ANNET s’est doté en l’espace d’une génération d’équipements sportifs et associatifs appréciés : Un Centre Culturel avec sa Médiathèque intégrée, un Gymnase, un Dojo, une Salle de GRS, un stade avec trois terrains de Foot, Vestiaires et Tribunes, trois Courts de Tennis dont un couvert, un Stand de Tir, un Foyer rural, un Jeu d’Arc, un Terrain de Boules et qui ont permis grâce à l’engagement de nombreux bénévoles l’essor d’un vie associative riche d’une trentaine d’Associations culturelles ou sportives impliquant quasiment un Annétois sur deux !

A ANNET, Village fleuri (3 fleurs depuis 2002), jumelé sous l’égide de VASARELY, Citoyen d’Honneur des deux cités, avec la Commune de GORDES, l’un des plus beaux villages de FRANCE et de PROVENCE, il manquait à l’évidence ce moyen de communication aussi moderne que fabuleux qu’est la Toile INTERNET.

Avec la couverture (laborieuse) de la Commune en haut débit, c’est maintenant chose faite, enfin presque, l’ensemble du territoire communal étant candidat au passage à la fibre optique.

Personnages célèbres

(1) François Joseph CHAUSSEGROS DE LERY:
Né le 11 septembre 1754 à QUÉBEC (Canada), de Gaspard Joseph CHAUSSEGROS DE LERY **et de Marie-Louise MARTEL de BROUAGE. François-Joseph CHAUSSEGROS DE LERY suivit ses parents à PARIS en 1761. Il étudia chez les Bénédictins, apprit l’anglais, les sciences mathématiques et physiques. Entré le 1er février 1773 à l’école du Génie à MEZIERES – Ingénieur militaire, en poste à la FERE, PORT LOUIS, BREST, LA MARTINIQUE, LA GUADELOUPE, ILES TOBAGO (1780-1790) – promu lieutenant et chevalier de St Louis. Bonaparte alors Consul le remarqua. Successivement Chef de Bataillon, Sous-directeur des fortifications, Général de Brigade, Inspecteur général.
Il fut fait Baron de l’Empire en 1811 avec une dotation en Westphalie, Commandant en Chef de l’armée de Hollande, Général de Division en Autriche dans la grande Armée d’Austerlitz, grand officier de la Légion d’Honneur – Commandant du Génie en Italie et en Espagne (1813).
A la restauration le Roi Louis XVIII lui conféra le titre de Grand Croix et de Vicomte.
Mis à la retraite le 1er août 1818, il se fixa à ANNET dans la propriété (Château d’Etry) appartenant à son épouse Cécilia KELLERMANN fille du Maréchal François Christophe duc de Valmy qu’il avait épousé en 1801.
Il assuma de 1821 à 1824 (10.04) les fonctions de Maire.
Il mourut à CHARTRETTE (près de MELUN) le 05 septembre 1824 au Château des Bergeries chez Monsieur le Comte de MARCHAIS son ami et parent. Inhumé à ANNET sa tombe est toujours visible. Il était le jour de sa mort sur la liste des Officiers généraux devant être élevés au rang de Maréchal de France.
**…Au mois de mars 1826 Madame de KELLERMANN, Vicomtesse de LERY habitait encore le Château d’Etry.
Avec son épouse, il parraina la grosse cloche de l’église Saint Germain d’Annet sur laquelle on peut lire les inscriptions :
– 1ère couronne : « SIT NOMEN DOMINI BENEDICTUM + L’AN 1823. J’AI ETE FONDUE A PARIS PAR JOSEPH REVEILLAC »
– 2ème couronne : « PARRAIN Mr LE VICOMTE DELERY MERE D’ANNET LIEUTENANT GÉNÉRAL DES ARME DU ROI – Me LA VICOMTESSE DELERY SON EPOUSE . »


 

(2) Gabriel CHAMON:
Faisant suite à une demande du Syndicat Intercommunal pour le Gaz e’Électricité en Île de France (66 rue de Monceau, PARIS 8ème), recherchant l’identité et des renseignements sur une personne dénommée Gabriel CHAMON, né en 1846 et décédé en 1934, qui fut à l’origine de la création de l’Usine à Gaz de GENEVILLIERS au début du 20ème siècle et participa à la fondation de la Compagnie Française THOMSON-HOUSTON, il a été recueilli les éléments qui permettent d’identifier cette personne comme celui qui fut aussi Maire d’Annet-sur-Marne de 1908 à 1919 après avoir refusé sa réélection de Maire en 1919.
De son vari nom, Emile Gabriel Saint-Hubert CHAMON, né à CHAVILLE (actuel Département des Hauts de Seine), le 19 août 1846, Gabriel CHAMON, légalement domicilié à PARIS, 4 avenue Van DYCK, résidait avec son épouse, à ANNET au château d’ETRY où sa fille Pauline CHAMON, devait décéder en 1916.
µµIl était Officier de la légion d’honneur. Il a offert le Monument aux Morts d’Annet-sur-Marne qui fut érigé, Grande Rue en 1919 par souscription communale, Monument que la Commune a fait restaurer et déplacer en 2004, à quelques dizaines de mètres, Place de l’Église.
Il devait encore allouer à la Commune une rente de 300 francs en 1929.
Le Conseil municipal à été heureux de rendre unanimement un hommage chaleureux et reconnaissant à son ancien Maire dont le nom a été donné à la Rue riveraine de la Place de l’Église et allant de la Rue du Général de Gaulle à la Rue Paul Valentin, également ancien Maire (1929 – 1935).

Autre personnage célèbre d’Annet: le Général Auguste FROTIEE

Au hasard d’une lecture nous avons trouvé la mention dans un ouvrage de l’historien Pierre MIQUEL (La poudrière d’Orient, **Le vent mauvais de Salonique), la mention d’un général FROTTIE, commandant la Brigade de cavalerie, formée des 4 et 8ème Régiments de chasseurs d’Afrique.

De fait on a pu retrouver sur les Registres communaux d’état civil et sur Internet les éléments suivants:
– Auguste FROTIEE (1860-1939) est né à ANNET de Parents agriculteurs, apparentés à des gros fermiers d’AULNAY les BONDY (en 1901, Département de Seine et Oise).
En 1901, il était capitaine de cavalerie hors cadre, Chevalier de la Légion d’honneur, toujours domicilié à ANNET lorsqu’il épousa à NEUILLY Marguerite JULIEN.
– Il commanda effectivement une Brigade mixte de l’Armée d’Orient, constituée des 4ème et 8ème Régiments de Chasseurs d’Afrique et d’un groupe d’artillerie à cheval, engagée auprès de l’Armée Serbe (camp de ZEITENLICK, Marche vers la rivière VLADAJA) où les éléments français tinrent tête à la poussée Bulgare.
– Il a été élevé au rang de Commandeur de la Légion d’Honneur avec cette citation :
« Général de Brigade, commandant du Territoire militaire de KORITZA, s’est distingué en FRANCE. A rendu et rend encore en Orient ce qu’on peut attendre d’un officier général ardent et consciencieux ».

Il repose dans le cimetière communal auprès de son épouse et de ses enfants (Robert et Jacques), et sur sa pierre tombale on peut lire cette inscription : « Ici repose un soldat, Le Général FROTIEE Augustin 1860-1939. Sa devise fut servir. »

Le Conseil Municipal d’Annet-sur-Marne a été heureux de rendre un hommage unanime à ce concitoyen qui fut un soldat illustre de la Grande Guerre

Histoire des poilus d’Annet par Michel SERON

Nous avons commémoré en 2018 le centenaire de la fin de la première guerre mondiale. Au cours de cette longue guerre très meurtrière, 43 habitants d’Annet inscrits sur le monument aux morts, érigé par souscription communale ont disparu, certains dès les premiers jours du conflit... Un jour en me promenant avec mon petit fils alors âgé de cinq ans, j’ai été questionné par lui sur ce monument devant lequel nous passions. Je lui ai expliqué la signification du symbole et lui ai parlé du devoir de mémoire pour tous les hommes qui avaient donné leur vie. Et j’ai pris conscience que ces noms égrenés le jour des commémorations étaient autant de destins différents dont l’évocation du nom seul ne pouvait suffire à les faire revivre. Il m’a paru alors nécessaire de chercher à reconstituer la vie de ces 43 personnes âgées de 20 à 43 ans dont certaines ont été fauchées dans leur première jeunesse tandis que d’autres encore jeunes ont laissé veuves et orphelins au cours de cette guerre.

A travers les registres de la grande guerre (mémoire des hommes) mais aussi avec les registres d’état civil les recensements, et les fichiers militaires, il a été possible de reconstituer un peu de l’histoire personnelle de ces hommes disparus trop tôt.

A la recherche de nos ancêtres publie l’intégralité des courts résumés de la vie des ces hommes pour la plupart oubliés aujourd’hui. Et le fil conducteur est celui de la chronologie des décès, du premier mort, Henri Eugène Lobbé dès le 1er septembre 1914 jusqu’au dernier connu, Georges Alfred Dieuleveux, le 6 mai 1921 alors que la guerre est terminée depuis plus de deux ans.

Je vous souhaite autant de bonheur à lire ces biographies que j’en ai eu à reconstituer ces vies en consultant toutes les archives à disposition.

1 Henri Eugène Lobbé (1892 – 1914)

Henri Eugène Lobbé est né à Annet en 1892, il a donc 22 ans au moment du déclenchement du conflit, il est peintre en bâtiment comme son père (Edmond Lobbé) et travaille d’ailleurs pour lui. On lui connait une sœur plus âgée née en 1889 (25 ans en 1914). Il habite en 1911, grande rue (celle qui deviendra ensuite l’avenue du Général de Gaulle) avec ses parents. Sa mère est née Henriette Léonie Vallet.

Henri Eugène Lobbé, a été incorporé dans le cadre de son service militaire le 8 octobre 1913. Il a sans doute rejoint la région de Saint Mihiel dès le 1er Aout 1914 (le 106 RI était basé à Chalons en Champagne) . Le journal de la 3ème armée signale un changement de commandement le 31 août 2014. Le Général Sarrail (1856-1929) la commande dorénavant. Le même journal fait état d’une résistance aux avancées de l’armée ennemie au prix de pertes sensibles à Dannevoux et Gercourt (2.4 kms de distance entre les deux lieux). Henri Eugène Lobbé est tombé ce jour là, 1er septembre 1914, sous le feu ennemi.

Il est enterré au cimetière d’Annet dans le carré 5 (tombe 174).

2 Charles Joseph Mariette (1885 – 1914)

3 Gaston Emile Mathieu (1885 1914)


 

Nos deux soldats tombent à l’ennemi près de chez eux, le 5 septembre 1914, l’un à Villeroy, l’autre à Iverny lors de la première bataille de la Marne, tout comme Charles Péguy. Cette première bataille de la Marne se déroule du 5 au 12 septembre 1914 de part de d’autre de la Marne entre Paris et Verdun. Les français et les anglais sont cote à cote pour déjouer le plan Schlieffen qui prévoyait une invasion rapide de la France via la Belgique. Cette bataille sera une victoire pour les alliés.

Charles Joseph Mariette est né à Annet le 18 mars 1885 de Georges Etienne Mariette (né autour de 1860), manouvrier à Annet et de Rose Emma Buisson, née vers 1862, sans profession. Réserviste, il rejoint son régiment le 276 ème RI le 4 août 1914. Le 5 septembre 1914 à 28 ans, Il laisse une veuve Marie Lucie Kintz, avec laquelle il s’était marié à Annet le 30 Juillet 1910. Il était alors maçon. Son livret militaire mentionne bon soldat brave et dévoué. Il sera décoré d’une croix de guerre avec étoile de bronze rétroactivement en 1920.

Marie Lucie Kintz décèdera à Lagny le 7 janvier 1973.

Gaston Emile Mathieu a exactement le même âge, 28 ans lorsqu’il décède le 5 septembre 1914 à Iverny. Il est dans le même régiment le 276ème d’infanterie qu’il a rejoint le 4 août et meurt donc le même jour dans la même défense contre l’avancée de l’armée allemande. Il recevra comme Gaston, la croix de guerre étoile de bronze à titre posthume en 1920.

En 1911, au dernier recensement effectué, Jean Simon Mathieu, manouvrier et Léontine Julia Mermoz son épouse, habitent rue du bac avec leur fils cadet Gaston, alors carrier chez Le Paire. Deux enfants plus jeunes, Lucienne née en 1893 et Casimir né en 1897 complètent le foyer. L’ainé des enfants Eugène, âgé de 27 ans n’est plus au foyer familial. Cette famille perd son premier fils Gaston, juste un mois après le début du conflit alors qu’un deuxième fils Eugène est également au front.

4 Maurice Pierre René Montial (1890 – 1914)

Maurice Pierre René Montial est né le 3 août 1890 47 rue Jacob dans Paris 6ème (selon l’acte de naissance). Il est le fils de Pierre Montial, âgé de 28 ans au moment de la naissance, cocher et de Françoise Marot 24 ans sans profession. Au recensement de 1911 Pierre René Montial est maréchal (ferrant je suppose) rue aux moines Claye chez Prosper Delahaye, Charron. Il est toujours célibataire et alors âgé de 21 ans.

Au mois de mai 1914, Maurice Pierre René se marie à Annet avec Germaine Louise Dudard, cartonnière demeurant à Annet où elle est née.

Dès août, il est Brigadier au 9ème régiment de cuirassés (cavalerie) et est tué à l’ennemi le 24 septembre de la même année lors du combat de la Maisonnette près de Péronne. Les français campaient le 23 au soir en croyant être couverts par l’infanterie alors qu’un repli sur Albert avait été décidé. Le campement a été fauché par une mitrailleuse allemande vers 5 heures du matin. 35 hommes du 9ème ont été tués ce matin là et une cinquantaine d’hommes au total. Maurice René Montial avait tout juste 24 ans et était marié depuis moins de six mois, dont deux passés au front.

5 Etienne Augustin Pont (1887 – 1914)

Etienne Augustin est né le 7 mars 1887 à Annet. Il est le fils de Jean Baptiste Pont né en 1854, manouvrier et de Marie Adèle Louise Notin, née en 1856. Il a une sœur ainée Adèle née autour de 1881.

La famille habite d’abord Rue de Marne (1896), puis grande rue (en 1906) mais a disparu du recensement en 1911. En 1906 à 19 ans Etienne Augustin est serrurier.

Son livret militaire indique qu’il habite Chatou, depuis avril 1914. Mobilisé le 1er août comme caporal au 294ème RI, il est blessé dès le 21 septembre 1914 lors de la première bataille de l’Aisne à Baconnes, puis une deuxième fois le 1 er octobre de la même année, il décèdera 5 jours plus tard à l’hôpital de Vitré qui semble avoir accueilli ce soldat pour son décès.

L’hôpital a fonctionné à partir du 16 août 1914 ; il était répertorié sous le numéro HC 10 et se situait dans un collège de garçons comportant 250 lits.

6 Alfred Julien Guillemet (1876 – 1914)

Ce boucher de profession est né à Sancoins dans le Cher ou résidaient ses parents (quincaillers). Sa mère est décédée lorsqu’il avait 8 ans. Il a effectué son service militaire (temps réduit car il avait un frère au service lors de son conseil de révision) au 149ème régiment d’infanterie et est revenu dans ses foyers avec un certificat de bonne conduite.

Nous retrouvons notre homme à Annet le 23 septembre 1901 lorsqu’il se marie avec Marie Victoire Geneviève Sandrin, fille de cultivateurs d’Annet. Son épouse est d’ailleurs née dans la commune le 15 avril 1876. De cette union naitront deux filles Geneviève Pauline Guillemet le 25 juin 1903 et Marie Louise Hortense Guillemet le 17 septembre 1906.

Cette famille habite rue aux Reliques en 1906 comme en 1911. Alfred Julien est mobilisé au premier jour du conflit et décède à l’hôpital de Neufchateau (Vosges) le 08 octobre 1914 alors qu’il a 38 ans. Plusieurs fiches existent dans mémoire des hommes, la dernière dit qu’il est mort pour la France, sans plus de précisions.

Sa fille cadette Marie est déclarée adoptée par la nation selon l’état civil mais pas l’ainée…cette ainée avait 17 ans déjà au moment de l’adoption, elle était sans doute trop âgée. Geneviève a épousé Maurice Léon Louis Leneveu à Paris en 1924, puis Georges Paul Gaston Lorseau en 1944. Marie a épousé Oscar Marcel Desnoyers le 12 mai 1928 à Annet.

7 Constant Léon Thorimbert (1890 – 1914)

Constant Léon est né le 20 mai 1890 à Annet. La déclaration a été faite le lendemain par son père Joseph Constant Thorimbert (32 ans) manouvrier à Annet. Sa mère, âgée de 30 ans à la naissance de Constant, se nomme Marie Léonie Menoud.

Au recensement de 1911, la famille Thorimbert habite rue aux reliques, est menée par Léonie (veuve sans doute) et ses enfants, François né en 1887 à Aulnay menuisier, Marie née en 1893 à Annet, Constant né en 1890 déclaré comme serrurier, Aline née en 1896, Henri né en 1898 et Marius né en 1901. Deux autres garçons plus âgés Ernest et Cyprien ont quitté le domicile d’Annet entre 1906 et 1911.


 

La même année, il est affecté à Brest comme soldat de 2ème classe et apprenti marin et est libéré fin 1913 avec un certificat de bonne conduite.

Quelques semaines avant le début du conflit, mécanicien, il épouse Berthe Marie Poulain. La cérémonie a lieu le 6 juin 1914, à Annet, village où est née et où réside la jeune femme.

Agé de 24 ans, il rejoint le 1er régiment de marins le 17 août 1914 et y sera rayé des listes le 24 avril 1915 après six mois de disparition. Il a disparu à Dixmude (Belgique) le 24 octobre 1914. La défense de la ville avait commencé le 16 octobre 1914 après l’inondation de la région par l’ouverture des écluses de l’Yser. La rivière devint une ligne de front et Dixmude résista et fut entièrement détruite. Cet épisode est connu sous le nom de la bataille de l’Yser et Constant Léon perdit la vie dans cette bataille sans que son corps ne soit retrouvé. La brigade de fusiliers marins à laquelle Constant appartenait, a perdu plus de 3000 hommes sur les 6500 qu’elle comptait entre le 16 octobre et le 10 novembre 1914.

Une plaque à sa mémoire est présente au cimetière d’Annet.

Madame Thorimbert, la mère de notre poilu a été très touchée pendant ce conflit. Veuve, elle a perdu deux enfants, Constant au combat comme nous venons de le voir et un deuxième, Henri né en 1898, ouvrier carrier, décédé à Annet en avril 1916 à 18 ans.

8 Auguste Percet (1888 – 1914)

Auguste est né à Fresnes le 20 septembre 1888, fils d’Auguste Percet, 36 ans charretier à Fresnes et de Victoire Delmance Breau sans profession âgée de 33 ans.

En 1908 il habite Dampmart, et il effectue son service de 1909 à 1911 au 94ème RI. Il est manouvrier dans le civil.

Il est mobilisé au 294ème régiment d’infanterie le 2 août 1914. Il est blessé le 1er novembre 1914 à Hannescamps où il décèdera le 6 novembre des suites de ses blessures à l’âge de 26 ans.

La guerre mentionne de forts combats à Hannescamps et Monchy et Bienvillers au mois d’octobre plutôt qu’au mois de novembre.

Il est inhumé au cimetière communal de Bienvillers aux bois

Il est mentionné comme sapeur pompier d’Annet

9 René Eugène Herbette (1888 - 1914)

René Herbette est né à son domicile de Nantouillet le 3 décembre 1888. Il est fils de Eugène Amédée, meunier de 33 ans et de Marie Aline Goupil 22 ans.

Il est également le petit fils de Joseph Louis Victor Herbette propriétaire à Annet et demeurant avec deux de ses filles et leurs enfants grande rue à Annet au début du 20ème siècle. Un petit cousin de René Eugène, fils de la sœur de son grand père mentionné ci-dessus, a été architecte à Lagny et a participé entre autres aux travaux de la rénovation de l’église d’Annet

Devenu meunier lui-même à Nantouillet, René Eugène effectue son service entre octobre 1910 et septembre 1912 dans le 76ème RI. Il est libéré avec un certificat de bonne conduite.

En 1912 et 1913 il habite Paris selon son livret militaire, dans le 10ème d’abord puis rue Rambuteau dans le 3ème.

Incorporé au 76ème RI dès début août 1914 à 26 ans, il meurt en Foret d’Argonne le 28 décembre 1914. Le journal officiel de mai 1920 lui octroie la croix de guerre étoile de bronze pour son courage et sa bravoure au feu.

Son nom figure sur le monument aux morts qui commémore les disparus de la première guerre dans le cimetière d’Annet.

Le Bois Bolante est l’objet de combats âpres entre octobre et novembre 2014 à Fontaine Madame, à la ferme St Hubert et au pavillon de bagatelle. Les pertes sont de 1500 hommes pendant les batailles de mi décembre (autour du ravin du Mortier).

Le 12 mars 1915 Eugène Amédée Herbette, père de notre poilu, décède à Annet au domicile de son beau-frère. Il a alors 58 ans et son fils est mort depuis moins de 6 mois. Il est mentionné sur l’acte de décès que Eugène est garde moulin et qu’il habite Monchy Humières dans l’Oise. Le beau frère se nomme Jules Marret et habite grande rue, tout comme Joseph le père d’Eugène. Il a d’ailleurs épousé en 1875 Louise Adeline, l’ainée des enfants Herbette.

10 Georges Louis Prieux (1890 - 1915)

Georges est né le 25 mai 1890 à Saint Pathus où ses parents, Louis Raoul (manœuvre né à Saint Pathus en 1865) et Pauline Joséphine Ergo (née en 1871 à Saint Pathus également) résident.

II passe le conseil de révision en 1910 sous le matricule 210 (page 359 du registre 1 de 1910 à Coulommiers). Il est alors noté comme résident à Annet.

Il a un frère cadet, deux ans plus jeune que lui. On les retrouve tous deux au domicile de leurs parents au recensement d’Annet en 1911, rue de Marne. Georges exerce la profession de menuisier.

Il se marie à Annet le 24 décembre 1913 avec Alice Emilie Gommard (informations acte de naissance de Saint Pathus).

Il réside à Paris en 1914 sur le Boulevard Barbès. Il est maitre pointeur au 25ème Régiment d’Artillerie de Campagne

Le livret matricule est succinct et précise juste qu’il est tué à l’ennemi le 7 janvier 1915. Mémoire des hommes ajoute que c’est à Foncquevilliers dans le Pas de calais.

Après la disparition de Georges, la famille Prieux continue de participer à la guerre en la personne du frère cadet de Georges. Henri Julien, né également à Saint Pathus le 11 septembre 1892, effectue son service militaire en 1913. Il est nommé caporal le 22 08 1914 et est blessé à Roye le 28 mars 1918. A la fin de la guerre, Il se marie à Saint Parres les Vaudes dans l’Aube, avec Hélène Eugénie Suzanne Laurain, aura deux enfants au moins et mourra au même endroit le 6 décembre 1967.

11 Victor Ferdinand Ruault (1886 – 1915)

Victor est né à Annet le 30 mai 1886. ll est fils de Noël Pierre Ruault, charron, et de Léontine Louise Elvire Dorard, couturière.

Il effectue son service militaire sous le matricule 850 de la classe 1906. Il est alors couvreur, ses parents sont domiciliés à Villeparisis. Il est libéré le 25 septembre 1909 avec le certificat de bonne conduite.

Devenu métallurgiste, il se marie à Annet le 23 septembre 1911 avec Julia Clémentine Chamois, fille d’un carrier et d’une marchande de vins résidant à La Violette selon le recensement de 1911 (P18). Le père de Victor est déjà décédé au moment de son mariage (p 274 du registre d’état civil).

Lors du mariage sa maman veuve habite avec son propre père( Monsieur Dorard) rue Aurélique à Annet. Sa sœur André Charlotte née à Carnetin le 24 octobre 1897, (mariée au Raincy en 1920, elle décèdera en 1953), son frère Pierre André né également à Carnetin le 29 mars 1901 (marié en 1924 et décédé à Lagny en 1971) son frère Lucien Frantz né le 5 mai 1904 à Annet (ce garçon décèdera à Gagny le 20 octobre 1963), son dernier frère Gabriel Armand né le 24 mars 1907 à Villeparisis (marié en 1948 et décédé en 1973 à Montfermeil) vivent avec leur mère et leur grand père.

Rappelé à la déclaration de guerre au 276ème régiment d’infanterie, il est tué à l’ennemi le 10 janvier 1915 à Montagne Neuve près de Soissons. Il n’a même pas 30 ans. Il faisait partie du 5ème bataillon qui était en réserve à la Montagne Neuve pendant que le 6ème partait à l’assaut

Les combats font rage autour de Crouy en janvier 2015 ce qui sera abordé dans la prochaine chronique où deux autres de nos soldats d’Annet sont tombés le 12 janvier 1915. Le 276ème régiment d’infanterie déplorera 750 morts et 600 prisonniers blessés pour la plupart dans la bataille de Crouy entre le 10 et le 13 janvier 2015.

Nous n’avons aucune trace à Annet d’une naissance issue du couple marié en 1911.

12 Louis Nicolas Chapelain (1886 - 1915)

13 Charles Gabriel (1885 - 1915)

Louis Nicolas Chapelain est né le 18 février 1886 à Belfort suivi par un cadet quatre ans et demi plus tard, né lui, à Levier dans le Doubs. Ensuite la famille a emménagé en Seine et Marne avant 1906 où Louis Nicolas habite au moment de son recrutement militaire. Il est employé de commune.

Ses parents vivent à Annet, place de l’église avec son frère cadet, fleuriste. Ce dernier fera malheureusement l’objet d’un prochain chapitre. Monsieur Joseph Chapelain et madame, née Marguerite Ruat travaillent tous deux pour la commune. Le père est garde champêtre et la mère directrice de garderie.

Il effectue son service militaire d’octobre 1907 à fin septembre 1909. Il en sort Caporal et effectue une partie de son service au sein de l’Orphelinat Hériot à la Boissière près de Rambouillet (ouvert par Olympe Hériot sur ses propres terres en 1887). Il est témoin du mariage de sa sœur Marie, couturière, à Annet le 15 septembre 1909 avec un gardien de la paix parisien.

Le 11 mars 1911, âgé de 25 ans, employé, il se marie à Annet avec Denise Marie Marthe Emilienne Ramette, une employée de 19 ans qui vit à Meaux avec sa mère, Marie Marthe Gervaison, veuve depuis 4 ans. Lors de son mariage, son beau frère, gardien de la Paix est l’un de ses témoins.

Lors de la déclaration de guerre, il est incorporé au 276 ème régiment d’infanterie comme Caporal. Il disparait le 12 janvier, au sixième mois de conflit, lors de la perte de l’éperon 132 à Crouy, près de Soissons. Il est mentionné sur le monument aux morts dans le cimetière.


 

Charles Gabriel est né le 3 décembre 1885 à Annet, il est le quatrième d’une famille qui comprendra 8 enfants au total. Les parents se sont mariés à Annet en mars 1879, lieu d’habitation de Louise Honorine Bouchet la mère de Charles.

Au recensement de 1911, la famille Gabriel vit rue aux Reliques, le père né en 1850 en Alsace, est carrier tout comme l'ainé des fils Charles qui mourra dès 1914. 4 autres enfants vivent au foyer Octavie née en 1891 et Georgette née en 1895, les deux derniers sont des garçons Marcel né en 1899 et Roger en 1902. Les trois ainés Marie Louise 31ans, Marthe Léonie 30ans et Ernest Emile né en 28 ans et marié depuis 3 ans ne vivent plus avec leurs parents.


 

Comme Victor Ferdinand Ruault et Louis Nicolas Chapelain, Charles fait partie du 276ème régiment d’infanterie et disparait à Crouy le 12 janvier 1915. Il est également mentionné sur le monument aux morts dans le cimetière.

La bataille de Crouy se déroule du 8 au 14 janvier 1915. Trois enfants d’Annet y laisseront leur vie. L’éperon 132 qui domine Soissons est conquis aux armées allemandes le 10 janvier, mais est reperdu le 12 par suite d’une brusque crue de l’Aisne qui détruit des ponts. Le 15 janvier l’armée est repliée sur la rive sud de l’Aisne aux portes de Soissons pour 10 000 soldats hors de combat dont de nombreux disparus et 5400 blessés. Le décès officiel sera ratifié par un jugement de janvier 1920.

14 Florent Charles Eugène Dumont (1881 – 1915)

Notre homme est né à Lion en Sullias, canton de Sully sur Loire dans le Loiret, le 20 avril 1881. Il est fils de Florent Dumont et de Célestine Bardon.

Il arrive au 154ème régiment d’infanterie le 16 novembre 1902 et deviendra réserviste le 1er novembre 1905.

Nous retrouvons Florent en 1911 au recensement d’Annet carrier chez Le Paire. Il habite rue Rigaudin avec son épouse Félicité, née Tetard. Ils sont les parents de jumelles Simone et Marcelle nées le 21 mai 1910 à Annet. Simone décède le 16 août 1911 à 15 mois environ.

Il est rappelé au 1er août 1914 et disparait côte 263 le 16 février 1915 au début de la bataille de l’Argonne. Il n’a que 33 ans et laisse une orpheline.

Marcelle sera adoptée par la nation à l'âge de 10 ans, à la suite d'un jugement rendu par le tribunal civil de Gien le 8 juin 1920. Elle épousera Giovanni Filippo Strappazzon le 7 janvier 1933 à Sully sur Loire.

La défense de la cote 263 est assurée par la 9ème Division d'Infanterie du 5ème Corps d'Armée, auprès de laquelle la compagnie 5/4 du 1er régiment du Génie, "compagnie de corps", est détachée sous mon commandement. Elle repose principalement jusqu'au 13 juillet sur la guerre de mines, entrecoupée par une série d'attaques d'infanterie : attaque allemande du 16 février qui nous fait perdre un petit élément de tranchée ; attaque française des 17 et 18 février, 28 février et 1er mars, 14 et 15 mars, 4, 5 et 6 avril, toutes vouées à l'insuccès et marquées par des pertes très importantes. (extrait « la guerre de mines en Argonne Orientale 1915 – 1916 par Louis Blanc).

15 Eugène François Antoine (1893 – 1915)

Notre homme voit le jour le 7 novembre 1893 à Cocherel (canton de Lizy sur Ourcq), fils de Antoine Marc et Nathalie Levasseur.

Nous retrouvons la famille Antoine en 1911 rue Rigaudin à Annet le père est bouvier chez Kappert (ou Happert). Le couple a 7 enfants dont l’ainé est Eugène (4 garçons et 3 filles) et le dernier n’a qu’un an.

Eugène est incorporé le 7 novembre 1913 au 94 régiment d’infanterie. Il a tout juste 20 ans et il rejoindra le 106ème régiment d’infanterie le 22 janvier 1914. Il est toujours au service lorsque le conflit éclate.

Il mourra le 22 février 1915 aux Eparges (Meuse) des suites de blessures de guerre, lors de la bataille pour la maitrise de la crête des Eparges. Cette bataille qui préfigure celle de Verdun ou de la Somme (gains et pertes de terrain sans grand succès au final et avec beaucoup de pertes humaines) se déroule du 17 février au 7 avril 1915. On y déplore une perte de 6100 hommes.

16 Eugène Victor Mathieu (1884 – 1915)

La famille Matthieu perd un deuxième fils à Vauquois en mars 1915, six mois après Gaston Emile.

Eugène Victor est le frère ainé de Gaston Emile. Il est né en 1884 le 13 février.

Il est carrier mineur à Annet en 1904 au moment du conseil de révision. Il effectue son service au 76ème régiment d’infanterie puis au 131ème. Il sera libéré le 30 janvier 1906 par anticipation, son frère cadet étant également au service.

Rappelé en août 1914, Il disparait à Vauquois le 15 mars 1915. Il a 31 ans.

La butte de Vauquois en Argonne se situe sur la ligne de front entre Marne et Verdun. La bataille de Vauquois se déroule de l’automne 1914 jusqu’en septembre 1918, car ce lieu est un observatoire stratégique. Les deux armées ennemies vont se livrer une guerre de mines pendant toute cette période.

17 Louis Armand Gommard (1892 – 1915)

Notre poilu nait à Annet le 25 août 1892. Il est fils de Louis Auguste, ouvrier de 25 ans (carrier chez Le Paire) et de Maria Merlier son épouse.

Il habite à Annet au moins jusqu’en 1911 rue du Bac avec ses parents et son frère et ses deux sœurs. Il est coiffeur chez un patron (Monsieur Rorer ?)

En 1912 il est appelé pour le conseil de révision et est incorporé à compter de novembre 1913 à priori sur sa demande selon son livret matricule. Il est affecté au 20ème bataillon de chasseurs à compter du 8 décembre 1914. Ce bataillon a été partiellement décimé en octobre à Noulette (Pas de Calais). Après un repos de 3 mois le bataillon repart fin mars dans les tranchées. Louis Armand est tué à l’ennemi le 8 avril 1915. Les tranchées de Noulette seront de nouveau très meurtrières début mai 1915.

Louis Armand n’a pas 23 ans quand il décède. Il reçoit la croix de guerre, étoile de bronze le 8 décembre 1920 pour courage et dévouement.

18 Jules Honoré Créaux (1879 – 1915)

Jules Honoré est né rue du Pont à Chelles le 10 janvier 1879 au domicile de ses parents. Son père Denis Honoré est un botteleur (celui qui fait des bottes de foin) de 31 ans. Sa mère se nomme Marie Victoire Lemaire. Le couple s’est marié à Chelles en 1874 et trois garçons ont précédé ce quatrième.

En 1899 lors de son passage au recrutement, il est manouvrier à Charmentray. Il sera au service de novembre 1900 à septembre 1903, service qu’il effectuera dans le 276ème régiment d’infanterie. Il effectuera ensuite deux périodes de deux semaines en 1906 et 1908 au 76ème régiment d’infanterie.

Il est tué à l’ennemi le 18 mai 1915 à Carency dans le Pas de Calais pendant la bataille de l’Artois (de mai à juin 1915) à l’âge de 36 ans. Il se trouve dans le cimetière D’Ablain Saint Nazaire. Cette deuxième bataille d’Artois a été très meurtrière. Et nous y reviendrons très vite car deux autres soldats d’Annet sont morts à proximité les 22 et le 25 mai 1915.

Le Nom de Jules Créaux figure sur l’anneau de la mémoire du mémorial international de Notre Dame de Lorette.

19 Jules Georges Tartier (1889 - 1915)

Jules Georges nait à Saint Dizier en Haute Marne, le 1er juillet 1889, fils de Maurice Etienne et de Marie Ganthier.

Lors de son recrutement à Neufchateau dans les Vosges, il est déclaré comme charcutier à Annet sur Marne, cette adresse figurera toujours en 1912 dans son dossier militaire après la fin de son service qu’il effectue au 79ème d’infanterie d’octobre 1910 à septembre 1912.

Il est mobilisé dès le début du conflit et se trouve le 22 mai 1915 à Neuville Saint Vaast où il est mort au champ d’honneur selon la formule consacrée. Il n’avait pas 26 ans.

Les journées des 22 au 29 mai sont marquées par de très violentes contre-attaques allemandes sur tout le front et en particulier sur la côte 123, Neuville Saint-Vaast et les pentes de Notre Dame de Lorette et au ravin de Buval.

20 Ernest Joseph Eugène Camion (1873 -1915)

Ernest nait le 17 décembre 1873 à Annet de Louis Joseph jardinier de 43 ans et de Clémence Lailler, deuxième épouse de Louis Joseph. Son père meurt alors qu’il n’a que 17 ans et il est dispensé de son service militaire fin 1893, étant fils unique soutien de veuve. Il exerce la profession de manouvrier et circule beaucoup en région parisienne jusqu’à son départ pour le front. Sa dernière adresse se trouve aux Lilas dans l’actuel département de la Seine Saint Denis. Nous n’avons pas d’indication sur un éventuel mariage.

En début août 1914, mobilisé comme les autres hommes, alors qu’il a 40 ans, il est dévolu à la garde des voies de communication jusque mi-novembre de la même année. Il rejoint le front le 14 novembre au 36ème d’infanterie, puis le 276ème début février. Il meurt de ses blessures le 25 mai 1915 à Carency, tout comme Jules Honoré Créaux une semaine auparavant..

C’est le troisième homme d’Annet qui meurt pendant cette guerre du front au mois de mai, après le décès de Louis Gommard en Avril.

21 Emile Gaston Cochet (1886 – 1915)

L’adolescence de notre poilu n’a pas été facile. Né à Montreuil le 30 mars 1886, il est livré à lui-même assez tôt dans la vie avec un père François qui a disparu et une mère décédée. Il est confronté aux tribunaux et à la prison pour de petits larcins. Il rejoint son régiment de force mais ensuite ses états de service à l’armée sont bons.

Une fois son service terminé fin février 2011, on le retrouve habitant la grande rue d’Annet comme carrier chez Le Paire. Nous n’avons pas de mention d’un mariage. Il rejoint le 76ème régiment d‘infanterie dès le décret de mobilisation publié.

Il disparait le 4 juillet 1915 et son livret militaire mentionne : « soldat brave et courageux, a été tué le 4 juillet 1915 à son poste de combat à Vauquois. Le lieu exact est inconnu. Emile Gaston Cochet mort à 29 ans obtiendra la médaille militaire et la croix de guerre (Etoile de bronze).

22 Basile Henri Joseph Renault (1881 – 1915)

Basile est né le 20 mai 1881 à Condé sur Orne dans la Sarthe. Il gagne sa vie comme charcutier à Paris, puis probablement à Annet où il réside juste avant la guerre. Il est orphelin de père assez jeune.

Il est d’abord dispensé de service comme fils ainé de veuve, mais est finalement incorporé au 26ème bataillon de chasseurs à pied en novembre 1902. Libéré fin septembre 1903 nanti de son certificat de bonne conduite.

Il est nommé Caporal dès le 3 octobre 1914 et disparait le 26 septembre 1915 lors du combat de la ferme de Navarin qui intègre une ligne de hauteurs (buttes de Souain et de Tahure, cote 193, Mont Tetu et main de Massiges) . Il a alors 33 ans et est toujours célibataire.

Sur le site de La ferme Auberge de Navarin se trouve aujourd’hui un ossuaire érigé à la mémoire de 10 000 soldats tombés soit lors de la deuxième campagne de Champagne (septembre 1915) soit ultérieurement en 16 ou 17. Il est du à l’initiative du général Gouraud qui a commandé cette armée de Champagne et qui a mené l’offensive franco américaine en septembre 1918 repoussant l’armée allemande vers les Ardennes.

23 André Constant Bomon (1895 – 1915)

André Constant est né à Annet le 22 février 1895 à Annet. Ses parents, Rémi d’origine belge, et Marie Louise Isménie Martin se sont mariés en 1891 à Annet. Lui était alors cocher à Lagny sur Marne. A sa naissance ses jeunes parents ont 24 ans. Rémi est manouvrier, Louise gère le foyer.

Nous retrouvons la famille Bomon au recensement de 1911. Le couple a 6 enfants et habite la rue aux reliques. André le troisième enfant, est bouvier chez Monsieur Hamelin, son frère René, de deux ans son ainé est carrier chez le Paire. Marcel est né en 1896 et trois filles complètent la famille Marie née en 1892, Fernande née en 1898 et Jeanne en 1902.

Il n’est pas très grand, atteint le niveau 3 d’instruction (sait lire, écrire et compter) et est également manouvrier en 1914 lors de son recrutement militaire à Coulommiers. Il est incorporé le 19 décembre 1914 pour rejoindre le 407ème Régiment d’Infanterie le 1er avril 1915 au moment de la création de ce régiment qui va aller en Champagne puis sur la cote 123 le 8 juillet 1915 près de Neuville saint Vaast.

Les combats se déroulent entre le 24 et le 28 septembre 1915 avec une grande journée d’offensive le 28. Notre caporal André Constant sera blessé pendant ces journées. Il mourra le 27 septembre dans l’ambulance 7 du secteur d’Agnières à la suite de ses blessures de guerre comme le précise son livret militaire et l’annotation de mémoire des hommes. Il n’a que 20 ans quand il décède.

Pour information, l’ambulance 7 n’est pas une ambulance. Cette appellation identifie un hôpital de campagne, qui comprend une soixantaine de lits.

Le Nom de André Constant Bomon figure sur l’anneau de la mémoire du mémorial international de Notre Dame de Lorette, tout comme celui de Jules Honoré Créaux.

Ajoutons quelques informations sur ses deux frères. Son ainé de deux ans, René, a été mobilisé dès le 1er août et a été fait prisonnier à Bazaille en Meurthe et Moselle le 22 du même mois. Il ne reviendra d’Allemagne que le 1er janvier 1919, libéré par nos soldats. Le frère cadet Marcel a été considéré comme sujet belge, lors de son passage au centre de recrutement de Coulommiers ; Il n’a donc pas été envoyé au combat. Cette décision reste un mystère puisque ses deux frères avaient été déclarés aptes et qu’ils étaient tous trois natifs d’Annet. Le décès d’un des frères et la détention de l’autre par l’ennemi ont-ils pesé dans la décision ?

24 Paul Jules Chapelain (1890 – 1915)

Après Louis Nicolas qui disparait le 12 janvier 1915, c’est son frère Paul que nous allons évoquer, deuxième enfant de la famille Chapelain qui décède en cette année 1915.

Paul Jules est né le 6 septembre 1990 à Leviers dans le Doubs. Après ses études pour lesquelles il obtient le niveau 3 d’instruction (lire écrire et compter), il devient cultivateur, ce qui est noté sur son livret militaire. Il est noté comme fleuriste sur le recensement de 1911 à Annet. Il était peut-être ouvrier horticole.

Il est incorporé en octobre 2011 et est nommé Caporal en octobre 2012 et Sergent en avril 1913. Il se rengage en juin 1913 avec effet en octobre pour un an. Il est donc militaire au moment de la déclaration de guerre et passe au 151ème régiment d’infanterie dès le 3 août 1914. Sergent, il est blessé superficiellement à la jambe le 25 septembre suivant.

Il décède à la ferme de Vadenay dans la Marne le 27 septembre 1915 des suites de blessures de guerre. Cette ferme de Vadenay doit son nom à Napoléon III qui a voulu créer un grand espace pour des manœuvres militaires autour de 8 fermes dont celle de Vadenay (aujourd’hui camps de Suippes et de Mourmelon).

25 Georges Charles Adolphe Mouton (1895 – 1915)

Notre soldat nait à Annet le 20 juillet 1895 au domicile de sa grand-mère veuve Dubourg. Ses parents le Capitaine d’Etat-major, Charles Emile Mouton, chevalier de la Légion d’Honneur et sa femme Marie Dubourg habitent Paris. Un des témoins de la naissance Charles Jules Dubourg, est commissaire priseur. C’est un oncle paternel de Georges, qui sera inhumé à Annet en 1949, distingué comme chevalier de la Légion d’Honneur.

Il est appelé au combat au cours de l’année 1915 et devient sergent au 32ème bataillon de chasseurs à pied.

Il décède le 29 septembre 1915 au Bois 31 à Sainte Marie à Py dans la Marne, il a tout juste 20 ans. Sainte Marie à Py, situé à 40 kms à l’est de Reims, est un village de 400 habitants, occupé par les allemands pendant quasiment toute la guerre (du 2 septembre 1914 lorsque le village brule jusqu’au 4 octobre 1918). Des combats font rage entre le 25 et le 29 septembre 1915 pour occuper les hauteurs de Py (objectif considéré comme stratégique). C’est au cours de ces combats que Georges est tué.

26 Louis Auguste Scoquard (1875 – 1916)

Louis nait à Villeneuve le Comte le 28 novembre 1875, fils de Emile Georges Valentin, manouvrier et de Augustine Barthélémy âgée de 28 ans à sa naissance.

Quand il est convoqué au recrutement à Melun, il habite toujours Villeneuve le Comte. Il effectue son service pendant presque trois ans au 131ème régiment d’infanterie et devient même clairon un an avant sa libération. Il prend le métier de chauffeur au passage du siècle.

Nous le retrouvons à Annet en 1906 marié à Alice Couillard. Ils sont les parents d’un petit Gustave né en 1902 à Annet. Louis Auguste est carrier chez le Paire. La famille s’agrandit en 1909 en avril avec la naissance de Régine Marie Louise.

Il est mobilisé dès le 1er août, passe au 201ème régiment d’infanterie en novembre 1915, au 5ème régiment d’artillerie en février 1916 et au 11ème en mars. Il est décédé le 23 août 1916 dans la Meuse (selon son livret militaire à Saint Privat, mais il n’y a pas de Saint Privat dans la Meuse) des suites de ses blessures de guerre. Il laisse donc une veuve de 37 ans et deux orphelins de 14 et 7 ans. Ils deviendront tous deux pupilles de la nation par jugement du 5 juin 1919.

Louis Auguste ne figure pas sur la base de mémoire des hommes.

27 Henri Lucien Baillon (1895 – 1916)

Ce soldat est né à Paris le 5 novembre 1895 dans le 17ème arrondissement. Ses parents, Charles Paul 30 ans à sa naissance et Henriette Gabrielle Langlois, 23 ans à sa naissance habitent au 17 de la rue de l’arc de triomphe. Lui est représentant de commerce.

Henri Lucien n’a même pas 20 ans quand il rejoint l’armée. Il est immatriculé au 3ème bureau de la Seine dès 1915 et se trouve incorporé au 13ème régiment de Chasseurs et part pour l’armée d’orient.

Il se trouve engagé dans le bataille de Florina (la ville de Florina se trouve au sud de Monastir en Macédoine grecque, quand Monastir était en Serbie). Cette bataille oppose les alliés (armée française, russes et serbes) à l’armée bulgare, engagée dans le conflit aux cotés de l’Allemagne. Florina sera conquise le 20 septembre et Monastir deux mois plus tard au prix de pertes assez lourdes, dont celle de Henri Lucien Baillon. Il décède en effet à Florina le 17 septembre 1916 d’une blessure par balle à l’aine.

28 Emile Prosper Karich (1873 – 1917)

Notre poilu nait à Annet le 21 décembre 1873, juste avant Noël. Son père, Jean Prosper Karich 32 ans est manouvrier sur place. Sa mère Geneviève Elisabeth Jardin a 31 ans lorsqu’il naît.

En 1893, muni d’un niveau d’instruction « trois » (sait lire écrire et compter) notre Emile, carrier mineur est déclaré bon pour le service. Il intègre le 4ème régiment d’infanterie en novembre 1894 et deviendra soldat musicien en octobre 1896, une petite année avant la fin de son service militaire de trois ans.

Six mois après son retour à la vie civile, Il se marie le 21 avril 1898 a Annet avec Clémence Eliacinne Saudin dont les parents sont cultivateurs à Précy. Il est alors blanchisseur. Sa femme travaillera avec lui. Un premier enfant Fernand Clément naitra de cette union en octobre 1899 mais décèdera très vite à 5 semaines. Une fille naitra en janvier 1904, prénommée Lidia Emilienne. Pour information Louis Auguste Gommard, père du poilu disparu à la guerre est témoin de cette naissance. Le sort s’acharne sur cette famille et Lidia mourra à 22 mois en décembre 1905.

Pendant cette vie civile douloureuse, Emile effectuera deux exercices de 3 semaines en 1901 et 1903

L’année 1908 est une année heureuse pour le couple. Le mariage du frère ainé d’Emile en février à Annet, mariage dont Emile est témoin, et surtout la naissance en septembre de Lidia Emilienne permettent d’envisager l’avenir avec optimisme. Nous retrouvons en 1911, Emile, Clémence et leur fille Lidia, âgée de 3 ans au recensement d’Annet. Ils habitent rue au bac, le père est maintenant carrier chez Le Paire. Deux mois après la naissance de cette enfant, Emile effectuera une troisième période d’exercices.

Peu après la mobilisation générale, il est muté GVC (gardien des voies de communication) et se trouve au dépôt du 36 régiment colonial d’infanterie. Il évolue dans divers régiments et se retrouve en juillet 1916 au 86ème régiment d’artillerie lourde. Il passe au P H R en décembre de la même année.

Il décède le 29 janvier 1918 par suite d’une fracture à la base du crane à l’hôpital temporaire numéro 23 à Montmirail. L’hôpital temporaire complètent le dispositif sanitaire existant afin d’accueillir et de soigner les malades de l’armée mobilisée.

Après la disparition de son père, Lidia Emilienne sera adoptée par la nation le 8 octobre 1919 par décision du tribunal civil de Meaux. Elle se mariera à Annet le 28 avril 1928 avec Robert Alexis Bourdaire, avant même l’âge de 20 ans.

29 Lucien Lefort (1877 – 1917) 

Lucien Lefort a une place particulière dans cette liste pour deux raisons. C’est le seul nom dont on se souvient immédiatement puisqu’il a été donné à un groupe scolaire dont il était l’instituteur, juste avant le début du conflit. Monsieur Marchandeau lui un rendu un hommage particulier, un jour de 11 novembre en lisant une de ses lettres envoyées à un de ses élèves. C’est également le seul sous officier devenu lieutenant pendant la guerre.

Lucien Lefort est né à Pommeuse quelques jours avant Noel de l’année 1877. Son père Alfred Lefort, âgé de 29 ans à sa naissance est vigneron. Sa mère se nomme Augustine Joséphine Désirée Famoy et n’a que 23 ans pour sa venue au monde.

Il s’engage volontairement pour trois ans le 8 novembre 1897, il va avoir 20 ans dans un mois. Il sert au 131ème régiment d’infanterie. En sortant de l’armée, il devient instituteur stagiaire, ayant terminé l’Ecole Normale avant son engagement.

Instituteur stagiaire résidant à La Ferté sous Jouarre en début de ce siècle, il fait la connaissance d’une autre institutrice stagiaire, Mathilde Léontine Amigon, originaire de Faremoutiers. Ils se plaisent et se marient à Faremoutiers le 10 février 1902.

Ils sont instituteurs tous deux à Sammeron en 1911 et sont sans enfants, mais ont tous ceux de leurs classes en affection. Avant 1914, ils sont mutés à Annet où Lucien exerce (et peut être Léontine également).

Mobilisé dès le début du conflit, il est nommé caporal fourrier le 2 juin 1915, puis sergent fourrier le 23 septembre de la même année. Le fourrier tient toutes les écritures de la compagnie. Il est sur que son statut d’instituteur a du jouer pour ce statut particulier.

Le 14 janvier 1917, il est nommé sous lieutenant à titre temporaire, sans doute par manque d’officiers. Il gardera ce grade jusqu’à sa mort trois mois plus tard, le 17 avril à Craonnelle dans l’Aisne lors de l’offensive Nivelle.

L’offensive du général Nivelle a lieu sur le chemin des Dames. C’est le pire carnage de la grande guerre avec 100 000 morts entre le 16 et le 24 avril et près de 300 000 au total entre avril et mai en comptant les tués, les disparus et les blessés. Autant Verdun a été un succès pour Nivelle, autant cette longue bataille au cours de laquelle il est remplacé par Pétain laissera des traces dans les cerveaux des soldats, et les mutineries qui se déclencheront ensuite ont surement une partie de leur origine dans cet épisode dramatique.

Madame Lefort, Léontine, recevra une aide de 300 francs de l’armée en août 1917.

30 Paul Ferdinand Troisvallet (1892 – 1917)

Notre poilu est né le 26 décembre 1892 à Stains.

Il a quitté Stains pour habiter Paris puisqu’il fait son recrutement militaire au 3ème bureau de la Seine en 1912. Au terme de son service militaire il est maréchal des logis au 40ème régiment d‘artillerie.

Il disparait à Sapigneul le 17 avril 1917 lors de l’offensive Nivelle commencée la veille. Sapigneul, proche de Berry au bac village de 90 habitants avant la guerre, est détruit dès novembre 1914. Sapigneul est un point essentiel de l’offensive Nivelle. Le 150ème régiment d’infanterie prend pied le 16 avril sur les pentes des monts de Sapigneul mais ne peut s’y maintenir. Les combats continuent les jours suivantsavec une nouvelle tentative le 4 mai. C’est pendant ces combats que Paul Ferdinand disparait.

Le village de Sapigneul ne sera jamais reconstruit, et ses habitants iront après la guerre habiter Cormicy.

Rien ne permet de rattacher aujourd’hui Annet à ce soldat. Nous supposons qu’il a pu y habiter juste avant la guerre. Il est mort dans sa vingt-cinquième année.

31 Oscar Lucien Adeste Leroy (1884 – 1917)

Oscar est né le 20 mars 1884 à Lisieux dans le Calvados. Il est le fils d’un employé de commerce de 31 ans, nommé Charles Adeste et de Eugène rosalie Dufour de sept ans sa cadette. Adulte, et soutien de sa mère puisque son père est décédé, il devient jardinier à Fervaques dans le Calvados.

Lors de son recrutement militaire, il est d’abord dispensé en tant que fils unique de veuve. Finalement, il n’effectuera qu’un an de service à compter du mois d’octobre 1906. Intégré au 119ème régiment d’infanterie, il obtiendra un brevet de vélocipédiste militaire (parcourir une distance de 60 kms en un temps maximum, savoir démonter et remonter son vélocipède, savoir lire une carte…).

On ne sait pas pourquoi Oscar a quitté le Calvados pour Annet sur Marne à la fin de son service.

Il retrouve à Annet sa profession de jardinier, épouse Marie Pauline Augustine Agnès Raimbault le 14 novembre 1908, Lui est employé par Monsieur Chamon, maire d’Annet sous les ordres de son beau-père chef jardinier, elle est femme de chambre. On peut supposer qu’ils se sont rencontrés par l’entremise de Monsieur Raimbault, père de Marie.

De cette union naitra Denise le 17 août 1909 à Annet déclarée par Oscar accompagné de son beau-père.

Il change plusieurs fois d’employeur après Annet, il trouve un emploi au Château de la tuilerie à Saint Ouen, puis à Torcy, rue de Paris ensuite à Claye.

Il est mobilisé en août 1914 à 30 ans et est blessé en septembre à La Neuville, hameau de la commune de Cormicy, près de Berry-au-bac dans l’Aisne. Ce hameau de 50 habitants évacué fin août est occupé par l’armée allemande dès le 1er septembre et sera repris le 14 par l’armée française après de durs combats, au cours desquels Oscar est blessé. Ce village sera ensuite sur la ligne de front pendant toute la durée de la guerre.

La côte 108 a déjà été mentionnée lors de la biographie du soldat Paul Ferdinand Troisvallet.

La commission de réforme de Lisieux le juge apte en août 1916 et il rejoint le 131ème régiment d’infanterie le 15 novembre 1916. Il sera tué à l’ennemi le 21 avril 1917, à Juvincourt (ou commune de la Ville au bois).

Il laisse Marie veuve et une orpheline Denise, qui sera adoptée par la Nation le 8 octobre 1919, elle a tout juste 10 ans. Denise décèdera à Gargas dans le Vaucluse en1980.

32 Edmond Alfred Dieuleveux (1888 – 1918)

Notre poilu nait à Annet le 1er novembre 188. Sa famille est implantée à Annet depuis le début au XIXème siècle au minimum. Son père , 22 ans, se nomme Auguste Edmond et est manouvrier à Annet. Sa mère, Cécile Adolphine Tribout n’est âgée que de 20 ans. Le grand père Léandre Dieuleveux, blanchisseur de 46 ans est un des témoins de cette naissance

Muni d’un niveau d’instruction 3 (sait lire écrire et compter) et exerçant la profession de jardinier, Edmond Alfred est incorporé au 76ème régiment d’infanterie en octobre 1909 et sera libéré fin septembre 1911. Il retrouve son régiment lors de la mobilisation.

Il se distingue plusieurs fois pendant la guerre, en étant promu caporal en janvier 1915 et sergent en mars 1915. Il est mentionné comme ayant eu une belle attitude au feu en toute circonstance le 11 mars 1915. Puis, le 7 octobre 1916, il est mentionné comme sous-officier énergique et courageux qui s’est particulièrement distingué dans les combats des 25, 26 et 27 septembre 1916.

Il est tué à l’ennemi le 23 mars 1918 au Bois des Frières dans l’Aisne, lors d’une reprise de ce bois par l’armée allemande. Une citation inscrite au bataillon en avril 1918 mentionne : Vieux soldat d’une grande bravoure qui s’est signalé par son énergie pendant les durs combats du 23 mars 1918 au bois de Frières. Il a lutté jusqu’à la dernière minute.

Ce « vieux soldat » n’avait pas encore 30 ans lorsqu’il est mort. Il laisse une veuve qui aura un secours en argent dès le mois d’avril. Nous ne savons pas si des enfants sont nés de cette union dont nous n’avons pas les détails.

33 Marcel Henri Doret (1894 – 1918)

Marcel est né le 13 juillet 1894 à Meaux. Son père Simon, âgé de 28 ans est alors boulanger à Meaux où il réside, rue des fusiliers, avec sa femme Julie Duval. La famille déménage ensuite à Annet où nous les retrouvons en 1911.

Quatre enfants habitent avec les parents rue au bac. Simon est boulanger à Annet, Marcel a appris le même métier. Trois sœurs sont venues compléter la famille, Germaine, Suzanne et Yvonne. Les actes de naissances proviennent de divers endroits proches (Villenoy et Montévrain), ce qui laisse supposer que Monsieur Simon Doret a souvent changé d’employeur tout en continuant d’exercer son métier de boulanger.

Lors de la mobilisation, Marcel a tout juste 18 ans, il sera convoqué le 1er septembre 1914 et incorporé de suite. En novembre 1915, il intègre la deuxième section des commis ouvriers (donc pour le deuxième corps d’armée), et fin 1915 il rejoint le 4ème régiment des zouaves.

Il est cité trois fois à partir de cette période et est blessé deux fois. Blessé une première fois en juillet 1916, il reçoit cette citation le 29 août « A pris part à toutes les opérations de juin, juillet et août 1916 ne manifestant aucune fatigue et conservant au cours de toutes les attaques et sous les plus intenses bombardements, la meilleure humeur et le plus grand sang-froid. S’est particulièrement distingué au cours de l’attaque du 5 août ».

Blessé à la poitrine à Douaumont, le 27 octobre, il reçoit une nouvelle citation le 13 novembre 1916 « agent de liaison décidé et courageux. A assuré la liaison dans des circonstances difficiles pendant l’action du 24 au 26 octobre 1916. A été blessé grièvement en allant communiquer un ordre »

Une dernière citation reçue le 22 novembre 1917 : « zouave d’élite, plein de courage et d’entrain arrivé parmi les premiers à l’objectif assigné lors de l’attaque du 23 octobre 1917, a assuré de suite la liaison optique avec l’arrière sans égard au plus violent bombardement ».

Il disparait le 30 mars 1918 à 23 ans à Boulogne la Grasse, près d’Orvillers dans l’Oise, lors de combats très meurtriers. En effet, dans cette région, la situation militaire des Alliés depuis la fin du mois de mars 1918 apparaît catastrophique. Les offensives allemandes menées depuis le 21 mars par les cinquante-sept divisions du maréchal Ludendorff ont presque séparé le corps expéditionnaire britannique de l’armée française en enfonçant leur point de jonction dans l’Oise et dans la Somme.

34 Alexandre Robert Bergeret (1897 – 1918)

Le 17 juin 1897, nait à Carnetin, Alexandre Robert Bergeret ; ses parents sont vignerons ainsi qu’un des témoins de sa naissance. Son père 24 ans se nomme Louis Alexandre et sa mère Jeanne Célestine Florentine Coulon a tout juste 20 ans à sa naissance.

La famille déménage ensuite rapidement à Annet où nous la retrouvons rue de Marne dès 1901. En 1911, Louis est devenu chef carrier et Alexandre est un enfant unique de 14 ans. Il devient peintre en bâtiments.

Il est incorporé le 11 janvier 1916 au 167 régiment d‘infanterie à tout juste 18 ans et demi. Il passe au 172ème le 20 septembre de la même année.

Il est tué le 10 avril 1918 dans la région de Grivesnes dans la Somme à 20 ans. Sa mort intervient lors des combats entre la Somme et l’Oise, dix jours après celle de Marcel Henri Doret

35 Roger Louis Ferrand (1896 – 1918)

Roger nait à Lagny le 20 septembre 1896. Son père, Louis, 26 ans, est artisan serrurier ; il habite avec Marie Elise Octavie Dreux son épouse 49 rue de Laval. Roger apprend le métier de son père.

En 1911, la famille habite rue de Rigaudin à Annet où Louis est patron serrurier. Quatre enfants sont au foyer, Madeleine 16 ans, Roger 15 ans et les deux cadets Marguerite 9 ans et Maurice 7 ans.

Roger est incorporé le 12 avril 1915 au 26ème Régiment d’Infanterie à 18 ans et demi. Après ses classes, il est affecté au 134ème Régiment d’Infanterie en décembre de la même année, puis au 7ème en juillet 1916.

Il est cité au régiment et reçoit une croix de guerre étoile de vermeil, suite à une action le 30 avril 1917. Voici la citation « Soldat qui a fait preuve, à l’attaque du 30 avril 1917, d’une ardeur offensive et d’un esprit de sacrifice au dessus de tout éloge, a poussé l’attaque à fond et ne s’est pas laissé arrêter ni par le feu des mitrailleuses, ni par la résistance acharnée des groupes ennemis. »

Il disparait au combat le 24 avril 1918, lors de la bataille pour la défense d’Amiens au bois de Hangard en Santerre. Il ne fêtera jamais ses 22 ans.

36 Emile Gaston Cuvinot (1888 – 1918)

Emile Gaston nait le 12 janvier 1888 à Vincy Manœuvre près de Lizy sur Ourcq. Son père, Emile, charretier, a 28 ans à sa naissance. Sa mère Eugénie Becret n’en a que 25. La famille déménage à Annet avant 1908 sans doute au décès du père. Il est charretier en 1908 et vit avec sa mère. Une de ses sœurs habite déjà Annet, c’est peut-être la raison de sa venue dans notre commune.

Il effectue son service ramené à 2 ans depuis 1905 d’octobre 1909 à septembre 1911.

Il est mobilisé dès le début du conflit et est affecté au 71ème Ri le 2 mai 1915 après un passage à l’intérieur. Le 14 janvier 1916, il est classé au service auxiliaire par la commission de réforme de Vitré pour bronchite double.

Il est tué à l’ennemi le 25 mai 1918 dans le secteur de Dombasle sur Meurthe, à l’âge de 30 ans.

37 Louis Edmond Mazier (1878 – 1918)

Edmond nait à Annet le 16 février 1878. Son père, Théophile, est un cribleur de 43 ans. Sa mère est âgée de 40 ans et se nomme Louise Martin. Théophile meurt alors que Louis n’a que 6 ans.

Il est d’abord dispensé de service en tant que soutien de famille à la suite du décès de son père. Il finit par rejoindre l’armée au 76ème régiment d’infanterie le 14 novembre 1899 pour une petite année. Il effectuera deux périodes de réserve en 1905 et en 1909 au même régiment.

Après son service il devient carrier à Annet dans l’entreprise Le Paire, métier qu’il conservera jusqu’à sa mobilisation dès début août 1914.

Entre les deux périodes, il épouse Euphémie Louise Bablon, nièce d’un épicier d’Annet, qui est l’un des témoins du mariage. Un autre témoin est son frère de 21 ans son ainé, jardinier à saint Germain en Laye.

Le 2 mars 1908, Louis Edmond se rend à la mairie d‘Annet pour déclarer la naissance de son premier enfant, une petite fille que lui et sa femme appellent Marie Louise Claire.

Mobilisé dès le 1er août 1914, à 36 ans, dans le 76ème RI, il est nommé Caporal le 3 mai 1916, passe au 12èmr RI le 16 septembre 1917. Il est tué à l’ennemi le 16 juin 1918 aux combats de Chevincourt (ville au nord de Compiègne) dans l’Oise. C’est la fin de la bataille de Matz, encore appelée bataille de Montdidier Noyon.

Sa fille est adoptée par la nation le 14 mai 1919 par un jugement du tribunal de Meaux. Elle vient d’avoir 9 ans.

38 Victor Constant Antoine (1896 – 1918)

Il nait à Annet le 14 septembre 1896. C’est le deuxième enfant et garçon de la famille, après Eugène François. Cinq autres enfants naissent ensuite, trois filles suivent ces deux garçons et ensuite deux garçons en 1908 et 1910.

Il est appelé en 1915 en mars juste après le décès de son frère ainé (disparu aux Eparges en février 1915). Il est considéré alors comme soutien indispensable de famille et cela court seulement un mois. Ensuite, il est incorporé à compter du 12 avril 1915 au 2134ème RI, puis au 100ème RI.

Il est cité à l‘ordre du régiment le 25 janvier 1917 au moment de son transfert au 23ème Régiment d’Infanterie Coloniale « excellent soldat a donné le plus grand exemple de courage et d’endurance du 19 octobre 1916 au 2 janvier 1917 a contribué pour une grande part à maintenir par son exemple, le bon moral de ses camarades ». Il obtient alors la croix de guerre étoile de bronze.

Il est intoxiqué aux gaz devant Vrigny en défendant la cote 240 (Marne) le 25 juillet 1918. Evacué à l’arrière il meurt des suites de ses blessures à l’hôpital 30.

39 Auguste Georges Josse (1888 – 1918)

Il nait à Annet le 17 juillet 1888 et est le deuxième garçon de la famille après Emile né en 1886. Son père Yves Thierry Josse qui le déclare en mairie est manouvrier et a 31 ans.il est marié avec Georgina Valentine Dumont, 9 ans plus jeune que lui.

Devenu maçon, il se marie le 20 octobre 1911 avec Suzanne Irma Augustine Herivaux, son frère Emile, carrier, est témoin de ce mariage. Lui-même se mariera un an plus tard avec Marie Amélie Péradon à Annet également.

Le couple aura deux enfants : André Georges qui nait début mars 1913 et Lucien Louis, un deuxième garçon qui nait en février 1915 rue Aurelique où habite la famille. Auguste n’est pas là pour la naissance étant aux armées, et c’est le garde champêtre Monsieur Chapelain qui s’occupe de la déclaration en mairie.

Ces deux garçons seront tous deux adoptés par la nation le 3 juin 1920. Ils se marieront tous deux à Villeparisis l’un en 1935 et l’autre en 1945.

40 Etienne Dechant (1877 – 1918)

Notre poilu est né le 13 février 1877 à Ver sur Launette dans l’Oise. Ses parents sont mariés depuis 3 ans. Lui est un manouvrier de 29 ans et se nomme Louis Armand. Elle, Augustine Marie Martin a 25 ans à sa naissance et s’occupe déjà du grand frère Armand né en 1875.

Etienne effectue son service militaire au 45ème régiment d’infanterie de novembre 1898 à septembre 1901. Au cours de ce service il obtient la distinction de soldat de 1ère classe. En complément de son service, il effectuera en 1903 puis en 1907 et enfin en 1913 trois périodes de réserve à Compiègne.

En 1911, nous retrouvons Etienne, marchand de vins de 34 ans, habitant rue Aurelique marié avec Emilienne et avec un petit Gilbert né le 12 mars 1908 à Annet. Au moment de la naissance de ce premier enfant, Etienne était manouvrier à Monthanon, ils étaient sans doute en cours de déménagement.

Il est mobilisé dès le début de la guerre et ne sera pas à Annet au moment de la naissance d’Emilienne, dès le 4 janvier 1915. L’enfant est donc déclaré par le garde champêtre Joseph Champlain.

En 1916, il est blessé à Verdun le 12 juillet et se trouve ensuite affecté au 13ème régiment d’artillerie (autos) puis au 20ème escadron du train.

Etienne Dechant décède à l’hôpital complémentaire d’armée numéro 44 à Senlis le 19 septembre 1918, moins de deux mois avant l’armistice. Son décès résulte d’une maladie contractée au service , peut être liée à sa blessure de Verdun.

41 Gaston Léon Gaillardon (1884 - 1918)

Gaston Léon Gaillardon nait à Quincy Voisins le 11 juillet 1884. Il est le fils de Paul Léon cultivateur de 33 ans et d’Armandine Victorine Blot qui en a 28.

Il grandit à Quincy Voisins effectue son service de 1905 à 1907 au 25ème régiment d’artillerie de Châlons, où il est successivement 2ème canonnier conducteur, et maitre artificier pointeur dès septembre 1916. Il effectuera deux périodes en 1910 et 1913.

Il rencontre Célestine Véronique Charpentier à Saint Germain les Couilly, village voisin, qui porte aujourd’hui le nom de Saint Germain sur Morin. Il s’y marie le 01 février 1908 et tous deux vont habiter à Quincy, puis à Claye, rue de Voisins et enfin à Annet à compter de mi 1912.

Rolande Henriette Gaillardon, nait de leur union le 27 avril 1910 à Saint Germain. Ils déménagent à Claye rapidement où ils sont enregistrés au recensement de Claye de 1911.

Mobilisé à 30 ans, il effectue le début de la guerre dans le même régiment et obtient même en septembre 1914 une médaille militaire. Il est ensuite réformé pour psoriasis étendu et rebelle et classé au service auxiliaire. Il sera affecté à la fabrique d’explosifs de Cugny mi année 2016.

Atteint d’une grippe il décèdera le 27 octobre 1918 à l’hôpital temporaire Rollin à Paris, quinze jours avant la fin de la guerre. Rolande a 8 ans. Elle se mariera en 1931 à Crécy la Chapelle avec Henri Racinet. Elle fera un second mariage en 1966.

42 André Faucher (1898 – 1918)

Une semaine avant l’armistice qui met fin à ce conflit mondial particulièrement meurtrier, André Faucher tombe à Tupigny dans l’Aisne, il a eu 20 ans en mars, et a été mobilisé dès 1916 par le deuxième bureau de la Seine où il résidait. Il était soldat au 135ème régiment d‘infanterie. Il a obtenu la croix de guerre.

Notre soldat est né à Paris dans le 4ème arrondissement le 21 mars 1898. Il est le fils de Jean Baptiste Faucher, un tailleur âgé de 40 ans et de Eugénie Victorine Miral, couturière de 33 ans.

Son corps repose au cimetière d’Annet, peut être parce que sa famille était originaire de cette commune.

43 Georges Alfred Dieuleveux (1897 – 1921)

Nous terminons cette série avec un dossier plus étonnant, mais tout aussi tragique. Georges Alfred Dieuleveux dernier poilu d’Annet décédé de la grande guerre meurt de la tuberculose le 10 mai 1921, maladie qu’il a contracté juste après son incorporation au front en janvier 1916 alors qu’il n’a pas 19 ans.

Né le 29 avril 1897 à Annet, c’est un petit cousin d’Edmond Alfred Dieuveleux mort en mars 1918.

Ses parents se nomment Louis Alfred, manouvrier de 30 ans lorsque Georges nait. Sa mère Albertine Euphrasie Messager a 26 ans. L’un des témoins de la naissance est Louis Auguste Gommard, père du poilu qui est mort au front en avril 1915.

Les Gommard et les Dieuleveux sont en famille depuis les mariages des grands parents de notre poilu. L’arrière grand père Pierre Simon Dieuleveux a eu quatre enfants au moins avec deux femmes différentes : Louis François Dieuleveux, premier garçon, né en 1816 est l’épicier d’Annet jusqu’à son décès, Suit Pierre Alexis, jardinier né en 1838, grand père de Georges Alfred. Le troisième fils né en 1842, Louis Léandre, blanchisseur, est le grand père d’Edmond Alfred, dont l’histoire a été racontée précédemment. Une fille est née également de cette union, Marie Sophie Dieuleveux, laquelle épousera un Louis Gommard, perruquier à Annet, grand père du poilu Louis Armand Gommard, mort en avril 1915.

Leurs grands-pères paternels étaient frères comme nous l’avons déjà raconté et ils se sont d’ailleurs mariés le même jour à Annet le 7 novembre 1867.

Il est d’abord métreur chez Bertillon, puis comptable selon son livret militaire. Ce fils unique est incorporé au 168ème Régiment d’infanterie en janvier 1916. Il est réformé temporaire pour imminence de tuberculose pulmonaire fin décembre de la même année. Ce jugement est confirmé par une réforme définitive en avril 1917 pour la même raison. Une proposition de retraite d’invalidité est faite le 11 décembre 1920, laquelle sera versée peu de temps puisque Georges Alfred décède le 6 mai 1921.

Conclusion

Nous vivons en paix depuis près de 80 ans, espérons que nous n’aurons jamais à devoir affronter un conflit de cette ampleur dont ce résumé n’a pu traduire complètement l’horreur. L’association « A la recherche de nos ancêtres » se propose de continuer à enrichir ces biographies à partir des éléments que nous pourrions tous retrouver et de continuer ainsi à faire exister ces 43 hommes qui ont donné leur vie au cours de ce premier conflit mondial du vingtième siècle. Donc ne pas hésiter à nous faire part des oublis, erreurs involontaires ou compléments d’informations, voire photos dont vous disposeriez.